Le Cerhio-CNRS / UMR 6258 (Centre de recherches historiques de l'ouest / UFR sciences sociales) organise un colloque sur le thème
"Les Parlements de Louis XIV (1655-1715)", du 13 au 15 novembre 2008. Celui-ci se déroulera à l'université Rennes 2 et au Parlement de Bretagne.
Responsables scientifiques : Gauthier Aubert (université Rennes 2) et Olivier Chaline (Paris IV-Sorbonne)
Renseignements : 02 99 14 18 91 / jean-charles.sinaud@univ-rennes2.fr
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Ce colloque propose de revenir sur la question, aujourd’hui controversée, de l’absolutisme et sur celle du rôle des Parlements sous le règne
de Louis XIV.
Ce colloque s’inscrit pleinement dans le renouvellement de l’histoire politique française, manifeste depuis une quinzaine d’années. Il se
situe dans le prolongement de deux précédentes rencontres consacrées à l’histoire des Parlements, qui se sont tenues à Rouen en 2002 et 2006. D’autres villes (Bordeaux,
Grenoble en particulier) devraient à l’avenir accueillir ces colloques parlementaires, qui ont donc vocation à devenir itinérants.
Conformément à l’esprit qui a prévalu lors des colloques rouennais, le colloque propose d’être ouvert sur la ville et la région, d’une part
par l’établissement de contacts avec des institutions judiciaires (Cour d’appel, Barreau de Rennes) et des sociétés savantes, d’autre part en organisant des séances en
extérieur sous forme de visites, sur certains des lieux de l’histoire parlementaire locale (Parlement de Bretagne, demeures parlementaires, églises).
Problématique :
A une époque, la seconde moitié du XVIIe siècle, où l’Etat est encore largement un « Etat de justice », lointaine émanation de la figure
mythique de saint Louis rendant la justice sous son chêne, les douze Parlements français sont au cœur de l’Etat : juridiction d’appel, ils disposent également d’un pouvoir
réglementaire et, surtout, peuvent opposer aux décisions royales leur fameux droit de remontrances. Depuis Tocqueville et surtout Lavisse, les historiens ont insisté sur
l’idée selon laquelle, passée la Fronde, les Parlements auraient été muselés par Louis XIV. La soumission de la noblesse de robe, dans la présentation classique du règne
de Louis le Grand, faisait ainsi le pendant à la « domestication » de la haute noblesse, en y ajoutant une dimension provinciale. Absolutisme et centralisation semblaient
dès lors irrémédiablement liés.
Cette image d’une pacification du royaume menée de façon autoritaire et unilatérale par un pouvoir plus que jamais sûr de lui, a cependant
été remise en question ces dernières années, en particulier par des historiens anglo-saxons. Pour eux, l’absolutisme aurait été d’abord un discours, car, dans les faits,
le pouvoir se serait avéré prudent et pragmatique. Finalement, le roi aurait établi un discret mais efficace compromis avec les élites françaises, chacune des deux parties
trouvant un intérêt politique, social et financier à ce bon ordre monarchique. Le caractère novateur du colloque tient au fait que les études qui rendent compte de cette
nouvelle manière de voir l’histoire politique du règne de Louis XIV se limitent en général à la première moitié du règne et, à de rares exceptions près, ne s’intéressent
pas aux Parlements. En envisageant cette question à partir de ces institutions longtemps mal-aimées des historiens, en proposant de prendre en compte le règne de l’après
Fronde (1655) jusqu’à la mort de Louis XIV (1715), en envisageant aussi une démarche résolument comparatiste, ce colloque ambitionne de faire le point sur la question de
l’absolutisme et de la centralisation à une époque emblématique de l’histoire de la monarchie.
Axes de travail :
La question de la pratique politique, avec une attention
particulière portée à la gestion des conflits d’une part, et à la question de l’interférence des enjeux politiques sur la pratique du métier de juge (de ce dernier point
découle en particulier l’ouverture du colloque à des historiens du droit).
La question de la culture politique des parlementaires, avec une
attention particulière à la notion de réseau, et une invitation à réfléchir à partir de cas individuels bien documentés susceptibles d’être révélateurs.
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